Cinéma ivoirien : Tiékoumba Dosso, une valeur sûr.

Cinéma ivoirien : Tiékoumba Dosso, une valeur sûr.

Révélé au grand public par la série à succès « Ma famille», Tiékoumba Dosso, dit « Vieux Dosso», s’affirme aujourd’hui comme l’un des comédiens-acteurs les plus emblématiques du cinéma ivoirien.

Avec sa barbe grisonnante et sa calvitie poussée, il ne passe pas inaperçu aussi bien sur les plateaux de tournage qu’à la ville. Mais, sa célébrité et surtout sa réputation, il les doit avant tout à son talent immense. Et au travail. « C’est mon stimulant, j’aime mon métier et je ne le vois pas comme un travail, mais comme une passion. C’est pourquoi, je bosse sans relâche et je veux toujours donner le meilleur de même», confie Tiékoumba Dosso, avec un brin d’humilité.

Pourtant, il ne s’imaginait pas être, à ses débuts, il y a quelques années, la vedette du petit et du grand écran qu’il est aujourd’hui. L’acteur adulé pour son jeu naturel et surtout son registre comique. «Je suis comédien de théâtre à la base, et je pensais pas faire du cinéma. Ce qui me préoccupait, c’était d’écumer les planches » avoue l’artiste au teint d’ébène.

Né le 31 décembre 1970 à Dienfé, une sous-préfecture de Séguéla, chef-lieu de la région du Worodougou, située au centre nord de la Côte d’Ivoire, Tiékoumba Dosso se passionne dès le jeune âge pour l’art dramatique. Il se fait remarquer par ses aptitudes pour le théâtre par l’épouse du sous-préfet, qui était éducatrice scolaire.  Ainsi, il intègre, à 9 ans, la troupe théâtrale de son école primaire à Séguéla avec laquelle il tourne dans la région. Au collège, il participe au festival de théâtre scolaire avec son établissement et fait également forte impression. Dans un coin de sa tête, l’adolescent a déjà fait son choix de vie. « Pour moi, tout était clair. C’était le théâtre, le théâtre et encore le théâtre », souffle Tiékoumba Dosso.

Mais, c’est en 1993, il entame véritablement sa carrière de comédien en rejoignant la compagnie nationale de théâtre en tant que comédien. « Ce fut une belle expérience, une école de formation pour moi. Nous avons donné beaucoup de représentations et j’ai beaucoup appris », reconnaît Tiékoumba Dosso.  Deux ans plus tard, en 1995, il fait son apparition à la télé, dans l’émission satirique « Abidjan, on dit quoi même» qu’il co-anime avec un autre comédien Tassouman, diffusée sur RTI 2, la deuxième chaîne de télé publique. En 2002, il crève l’écran avec la série télévisée « Ma famille » dont il campe l’un des rôles principaux. Son couple atypique avec la comédienne Amoin, qui joue une naïve paysanne devenue citadine, fait chavirer le cœur de millions de téléspectateurs en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays du continent, notamment la République démocratique du Congo. Pendant 6 ans, Tiékoumba Dosso fait le bonheur de « Ma famille » et devient une icône du petit écran. Et entre-temps, il interprète en 2003 le rôle principal dans le téléfilm « Adam’s le routier». Il se glisse également dans la peau de «Monsieur 10% » lors de la première saison de la série «Superflic» réalisée par Aminata Diallo Glez et tournée au Burkina Faso. Par ailleurs, avec notamment l’arrêt de la série « Ma Famille », Tiékouma Dosso développe ses propres projets.

En 2012, il coproduit  avec le réalisateur Pierre Laba, la première saison de la série « Sicobois ». C’est un succès. En 2015, il produit et réalise la 2ème  saison de la série « Sicobois ». Deux ans plus tard, il figure  au casting de la série culte « Invisibles », réalisée par Alex Ogou, qui pulvérise des records d’audience lors de sa diffusion du 29 octobre au 26 novembre 2018 sur Canal+ Afrique. La même année, il joue au cinéma dans le long métrage « Desrances» d’Appoline Traoré (Burkina Faso). Tiékoumba Dosso poursuit son incursion au cinéma avec d’autres productions entre autres « Djagassa » de Hyacintehe Hounsou, «Le ticket à tout prix» d’Alain Guikou et bien d’autres productions. Même si le grand écran le happe, il n’abandonne pas pour autant la télé. Après la série « Cacao » en 2019, on le retrouve cette année dans « Le Futur est à nous », la nouvelle série réalisée et produite par Samantha Biffot, et diffusée, depuis le 5 septembre, sur Canal+Pop.

Malgré ce parcours édifiant, le comédien reste humble, la tête vissée sur les épaules, et focus sur ses futurs projets. « Je cherche les moyens (financiers) pour réaliser la saison 3 de la série de Sicobois » lâche-t-il. Avant de conclure : « Je suis aussi en pourparlers avec des réalisateurs pour jouer dans leurs films».

Yacouba Sangaré

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