Macky Sall : «La presse agressée par des non professionnels»

Macky Sall : «La presse agressée par des non professionnels»

L’Assemblée générale des pays membres de la Plateforme des régulateurs de l’audiovisuel de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Guinée s’est tenue du 26 au 27 mai 2021 à Dakar, sous la présidence effective du Chef de l’Etat Macky Sall. Occasion pour ce dernier de lancer un appel pour l’assainissement du secteur de la presse.

Pour la première fois, l’Assemblée générale des régulateurs de l’audiovisuel de l’Uemoa est présidée par le président de la République du pays hôte, a fait savoir M. Fodié Touré, président sortant de la Plateforme des régulateurs de l’audiovisuel de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Guinée-Conakry, informe l’agence de presse sénégalaise. Le président de la République, Macky Sall, qui a présidé l’ouverture officielle de l’Assemblée générale de la Plateforme des régulateurs de l’audiovisuel des pays membres de l’Uemoa et de la Guinée, est revenu sur les dérives des nouveaux médias, rappelant que dans un contexte de liberté démocratique et de mutation technologique continue, l’enjeu est fondamental et interpelle tous, gouvernements, régulateurs, particuliers, professionnels. Il a ainsi appelé « les professionnels des médias à assainir leur secteur et à l’organiser davantage, car la profession est agressée par les non professionnels qui, sous le couvert de la liberté de la presse, charrient les contre-valeurs ». « Les autres corps (Ordre des médecins, Ordre des infirmiers) ont des ordres. Tout le monde ne peut pas s’ériger en professionnel des médias, alors que vous parlez à des milliers de personnes, voire des millions. Sans qualification, il n’y a rien de plus dangereux pour la société. Il y a la nécessité d’avoir une régulation », a insisté le Chef de l’Etat Macky Sall. La régulation ne peut être synonyme de censure, a-t-il dit, mais, il y a aussi qu’« aucune catégorie socio-professionnelle n’est au-dessus des droits et libertés des autres citoyens». Poursuivant sa communication, le président de la République relève que le secteur des médias fait face à un problème plus complexe, découlant des réseaux sociaux, des fake news et de toutes les formes de cybercriminalité, y compris le terrorisme qui utilise les mêmes outils. « La liberté est une donnée majeure qui explique l’histoire des sociétés humaines. Au-delà des aspects légaux et réglementaires, il ne saurait y avoir de liberté sans responsabilité. Il ne peut y avoir de droit illimité ou de liberté absolue. Rien ne peut justifier l’injure, la calomnie, l’appel à la violence et l’incitation à la haine. Ces faits constituent le plus grand ennemi de l’homme».

Régulation en Afrique de l’Ouest : Babacar Diagne aux commandes
Le président du Cnra, Babacar Diagne, s’installe aux commandes en remplacement de son homologue Malien Fodié Touré. Ainsi, les présidents des instances de régulation du Burkina Faso, Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal, Togo et Guinée ont validé la feuille de route 2021-2022 et les bilans des activités des années 2019-2020. « Aujourd’hui, dans l’espace Uemoa, nous devons être très vigilants par rapport à la cohésion sociale. Le vivre en commun, basé sur la recherche du bien commun et la préservation de nos valeurs fondamentales, est extrêmement important », a souligné, M. Diagne. Dans son intervention, le président du Cnra a rappelé que « les médias en général sont aujourd’hui à la croisée des chemins parce que les avancées technologiques sont tellement rapides qu’on ne peut pas être à jour par rapport aux dispositifs juridiques». Cette Assemblée générale permettra aux membres de la Plateforme de réfléchir à la cohésion sociale des pays membres de l’Uemoa. Le président du Cnra a déclaré n’avoir aucun doute quant à l’expertise du Sénégal qui a fait d’ailleurs une prouesse en signant des conventions avec les éditeurs.

Changer la façon de recevoir la télé
Le thème de la rencontre, «Impact de la télévision numérique terrestre : enjeux économiques et socio-culturels», a été introduit par Amadou Abdoulaye Diop, directeur générale de la Télédiffusion du Sénégal (Tds Sa). Pour ce dernier, les impacts socio-économiques et culturels se mesurent en termes de création d’emplois et de richesses, mais surtout d’éclatement de la chaîne de valeurs. Et il faut le voir à l’échelle régionale et des pays membres. «Il faut surtout savoir que c’est un projet qui va toucher l’ensemble de nos populations, de nos foyers en termes de contenu. La diversité des contenus qu’on va apporter, étant à Dakar et dans les zones rurales, va complément changer la manière de recevoir la télé», mentionne-t-il.

 

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