Grand-dakar Usine – A La Memoire De Oumar Ndao

Grand-dakar Usine – A La Memoire De Oumar Ndao

Après le Maroc où la pièce a remporté deux prix dans un festival, les étudiants de la promotion 2019 de la section arts dramatiques de l’Ecole nationale des arts (Ena) ont présenté leur pièce de théâtre «Feu Rouge». Cette pièce écrite par le regretté Oumar Ndao,  dramaturge et professeur d’université, a été présentée à l’Institut français de Saint Louis.

Feu rouge, la pièce écrite par Oumar  Ndao, le regretté dramaturge et professeur à l’Université de Dakar, a fait l’objet d’une représentation théâtrale le vendredi 4 juin 2021 à l’Institut français de Saint-Louis. Les artistes préposés à dérouler le spectacle sont tous des étudiants de la section arts dramatiques de l’Ecole nationale des arts, Promotion 2019. Pendant un tour d’horloge, les étudiants ont déroulé leur talent avec une mise en scène assurée par leur professeur Corinne  Berges.

Au total, 4 artistes ont assuré le spectacle. Il s’agit de Mankeur Dièye dans le rôle de Baye, premier aveugle sédentarisé qui ne compte que sur la mendicité pour manger. Bachir Samb dans le rôle de Njangan, son compagnon, guide et jeune frère qui rêve d’aller à l’école. Fainké dans le rôle de Clark, deuxième aveugle, réfugié, déplacé, abimé par son vécu parce que provenant d’un pays déchiré par la guerre. Alioune Sané dans le rôle de Badou, jeune et fidèle compagnon de Clark qui, malgré tout, aime la vie. «Ce n’est pas pour tout le monde que le rouge est la couleur de la violence, du sang…

Pour cet aveugle qui mendie, le feu qui devient rouge c’est cela l’espoir : les voitures s’arrêtent et il peut recevoir l’aumône. Jusqu’au jour où arrive un autre aveugle. Feu rouge, c’est un carrefour de vies plongées dans la misère, le désarroi, l’errance…Partir ? Rester ? Fuir ? Attendre un signal de la vie», dit  Corinne Berges, enseignante à l’Ecole nationale des arts. «Feu rouge » est une pièce réaliste qui témoigne de l’histoire parfois récurrente de notre monde africain, confronté au quotidien à la misère et à chaque carrefour à la mendicité», ajoute celle qui souligne que c’est une représentation théâtrale qui traduit «une réalité qui tape à la vitre et cogne les âmes quand le regard ne s’est pas encore habitué.

Feu rouge, c’est l’histoire d’une rencontre de deux binômes, quatre personnages, nomades ou sédentaires, qui tentent de survivre à leur condition», poursuit-elle en soulignant que «c’est l’histoire de gens désespérés qui fuient ou qui attendent une aide». «J’ai voulu m’attacher à l’humain derrière la misère, celui qui échange, se mesure, partage, s’approprie, regrette, souffre, joue, rit, chante, aime, et rêve… Ces états d’être qui humanisent, et qui nous permettent de montrer ce monde sans tomber dans le misérabilisme. Il y a de la vie dans chaque rencontre de solitude, nous le devons aux vivants», fait-elle remarquer.

« Le plateau est vide. Quatre lampes solaires portables éclairent le parcours sans espoir des personnages, mais, malgré tout, elles sont aussi un signe de vie, une lueur dans l’obscurantisme aveuglant et ambiant », ajoute la metteuse en scène. «En fond de scène sont projetées des photographies de Marie Jampy-Baron sur des pieds et des chaussures, qui sont pour moi de vrais témoignages de vécu, d’identité, d’empreinte de l’histoire. Et quand le temps passe et que le poids de la vie affaisse les corps, notre regard est dirigé sur ce que nous foulons, ce sur quoi nous tomberons », décrit aussi Mme Berges.

Après l’avoir offerte au public, les étudiants de la 19ème promotion envisagent de jouer la pièce dans les autres centres culturels et participer à d’autres festivals dans la sous-région et dans le monde. «Le public de Saint-Louis a bien apprécié la représentation de la pièce. Il y a un bon retour sur la mise en scène, sur l’histoire, le jeu des acteurs », se réjouit Fainké.

 

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